2007-13 Nogaro 7 & 8/09

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Photos pro :

 

[CR Piste] A la découverte de Nogaro !!

Découvrir un nouveau circuit c’est évidemment toujours sympa.
Le découvrir sous le soleil, dans des conditions de roulage parfaites et avec une organisation au top, c’est carément génial.

Nous avons pas mal roulé cette saison Valé et moi (18 journées piste en 2007 quand même), et nous avons eu la chance d’aller faire l’ascension des montagnes russes du circuit de Pau Arnos en mai à la rencontre du Biscuit des Pyrénées, puis de redécouvrir Carole en août sur lequel j’avais roulé en CB500 il y a 4 ans déjà (dommage que Valé n’était pas là je l’aurais mis minable), et enfin nous aurons fait début septembre cette petite virée de 1000 Km pour aller pister sur le tracé de Nogaro.

Chargés comme des baudets, nous partons de Nantes le 6 septembre en début d’après midi pour arriver en soirée sur le site.
La barrière entrouverte est tapissée de panneaux : « interdit », « défense d’entrer », « ne pas stationner », etc…
Donc bien entendu…… on entre

Et on commence à faire le tour des lieux à la recherche d’un coin d’herbe pour planter les tentes.
Le site est désert et peu accueillant au début.

Nous en profitons pour jeter un œil à la piste : Une petite ligne droite est bordée d’un padock délabré, le bâtiment des sanitaires est tout miteux…. Ça n’a pas l’air terrible de premier abord.

Par contre le tracé nous met déjà l’eau à la bouche (ou la graisse à la chaîne je ne sais plus)

Nous empruntons finalement une voie interne au site pour découvrir que les infrastructures sont ailleurs ; un paddock moderne avec une grande esplanade de stationnement, des box, un bloc sanitaire tout neuf, et le campement des autres motards venus rouler avec nous.

Nos camarades de jeu sont venus de loin ; Meuse, Moselle, Meurthe et Moselle, Belgique… C’est le Team Performance 55 qui organise et l’ambiance est plutôt familiale, tout le monde semble se connaitre.
Logique donc que tous soient plus ou moins du même coin.

En fait je connais Claude et Nadine, les organisateurs, qui ont ouvert leur concession moto à Bar le Duc (Meuse, 55) quand j’y habitais moi-même.

Je ne les ai pas revu depuis mon départ de cette région, soit presque 4 ans, et ça me fait un immense plaisir de les retrouver et d’avoir quelques nouvelles.
Claude est en partie responsable de ma contamination au virus de la piste puisque c’est lui qui m’avait prêté sa combinaison perso pour que je puisse faire mon 1er stage avec Christophe Guyot à Carole en… 1998 !
Par la suite il m’avait revendu cette combinaison Dainese 800 Frs. Si ça c’est pas un prix motard

Après ces retrouvailles nous nous installons. C’est particulièrement calme à l’heure de l’apéro, ce qui contraste avec les roulages des Moto Clubs bretons

Vendredi 7 septembre : à la découverte du tracé de Nogaro

Vendredi 7 septembre debout de bonne heure et préparation des kawettes et des païlotes.
Comme d’habitude je suis levé à l’aube pendant que Valé continue de ronfler comme un bicylindre ducat mal réglé.

Petit dej’, douche et habillage, je suis prêt bien avant l’heure d’ouverture de la piste (9h00)
Pour ces deux jours de roulage l’accès au circuit est libre. Pas de séries, pas d’horaires, c’est inhabituel pour nous.

A ce moment une scène inattendue, incroyable, fantastique, irréelle s’offre à mes yeux.
Des images qui peuvent en surprendre plus d’un :

Valé bricole !!!

Mais oui c’est pourtant vrai
Non seulement à cet instant précis il tendait sa chaine seul, sans aucune assistance, mais plus tard dans l’après midi il renouvellera l’exploit en remplaçant ses plaquettes de frein !
Je sais c’est difficile à croire (j’ai vérifié que les plaquettes étaient dans le bon sens quand même).

Cet intermède m’a fait oublier l’heure. La piste nous attend, la météo est parfaite.

Petit briefing succinct avec Claude, vérifs techniques rapides aussi, toujours personne en piste alors qu’il est 9h20. Nos voisins de parking m’expliquent : « tu peux aller rouler. Pas mal font la grasse mat’, tu seras tout seul. »

Ni une ni deux, nous nous élançons sur le tracé inconnu !

Valé passe devant. Ca m’arrange bien, c’est toujours un peu bizarre de découvrir un circuit que l’on ne connait pas. C’est un peu perturbant.

La piste tourne dans le sens des aiguilles d’une montre, et on entre à l’extrème gauche sur ce plan :

Une 1ère courbe à droite en sortie des stands (3), puis une autre à droite assez large en descente. Il y a de la place ! ça passera fort par ici !
Encore une courbe à droite dans le creux, plus serrée…
… puis encore à droite ça se referme carrément ! Si on continue à tourner à droite on va faire demi tour

Ce passage en forme de spirale (l’escargot) mal représenté sur le plan, est en fait le seul endroit technique et piégeux du circuit. Celui dont tout le monde parle le soir au paddock.

Finalement on arrive quand même sur un 1er virage à gauche, tout pourri, en 2nd. Le genre de virage dans lequel Valé va me mettre un boulevard (j’aime pas les virages à gauche, et encore moins les virages lents).
Pas de bol en plus : ce gauche là est important car il faut en sortir vite pour entrer dans un droit rapide, c’est à dire à fond (4) qui précède la grande ligne droite (5).
La sortie du gauche pourri conditionne donc la vitesse dans la ligne droite, et les précieuses secondes qu’on peut y gagner.

On passe la 6ème dans la ligne droite avant de faire un gros freinage bien en ligne (6) pour un double droit sympatique, puis encore un gauche tout pourri et relativement lent (7), qui précède un autre gauche cette fois ci plus rapide et de toute beauté ! (8)
Ce gauche là va me réconcilier avec tous les autres gauches ; pendant 2 jours je prendrai un plaisir particulier à le négocier

Nous continuons de découvrir le tracé : passage sous la passerelle, dans la partie la plus ancienne du circuit. Double droit un peu délicat (9), et petite ligne droite devant les anciens stands.
Je suis Valé à une 20aine de mètres. Nous avons fait ce 1er tour prudemment, presque au ralenti. Le circuit paraît grand mais nous avons bientôt fini la boucle ; nous voyons la tour de supervision au loin.
Nous poursuivons sur cette petite ligne droite. J’aperçoit une courbe à droite au fond et je coupe les gaz. Valé continue d’accélérer
Je coupe franchement et je prends les frein pour négocier le « S du Lac » (1), et je le voit se jeter dans le bac à gravier :gné:

« Ben je croyais que c’était fini, j’ai pas vu le virage » …

Y’a pas à dire ce gars là est incroyable ; il a réussi à se sortir avant de finir son premier tour ! Reccord battu !

Les tours s’enchînes et les chronos descendent

Le reste de la matinée sera plus « normal » : nous continuons à mémoriser chaque courbe, à noter les rapports de boite, à essayer de deviner les meilleures trajectoires, les repères de freinage, les points de déclenchement de chaque virage, les cordes….

C’est le moment que je préfère : quand on connait suffisamment la piste pour ne plus se faire surprendre par les enchaînements, mais que tout est encore à faire pour trouver la meilleure technique pour aller vite.

Claude m’avait dit : « essaye de rouler en 1’45 », c’est déja pas mal« . Mon objectif est donc de 1’44 »
En fin de matinée je commence à prendre mes repères et je suis en 1’47 ». Valé est déja en 1’45 ». Y m’énerve

Je m’arrête pour faire une pause un peu avant midi, et je regarde machinalement mon pneu arrière.

Le train de pneu a fait un « petit » roulage au Vigeant, soit seulement 170 Km. Autant dire qu’il était presque neuf.

Mais là j’ai un vrai problème : le pneu arrière (Metzeller Rensport) n’est pas usé, il est arraché :
Merdum ! C’est la cata.
Je n’ai pas de pneu de rechange et il y a déja des trous dans celui là ; la gomme est partie sur 3 à 4 mm de profond

La piste offre un bon grip (meilleur que le Vigeant en tous cas), et plusieurs virages rapides sollicitent l’arrière sur la réaccélération.
Mon soucis est caractéristique d’un problème de suspension trop dure en compression.
Je déserre donc la précharge du ressort et je diminue l’hydraulique en compression.

Mais je sais par expérience que je vais avoir des problèmes de garde au sol.

Je repars pour une 15aine de tours et je constate à la pause du midi que ça va un peu mieux.
Ca ne s’arrache plus (mais le mal est fait).
Par contre je frotte de partout. Le carénage inférieur est cette fois ci complètement découpé du côté droit, à force de se limer sur le bitume, et mes bottes en ont pris un coup aussi.

Après manger il commence à faire chaud. Nous avons le tracé bien en tête maintenant mais la température et la fatigue ne nous permettront pas d’améliorer les chronos.
C’est pas grave ; on consolide la connaissance de la piste, on s’amuse à arsouiller avec les autres, et on essaye de rouler propre.

Entre chaque sortie j’inspecte mon pneu : il s’use normalement maintenant mais à quelle vitesse !!!
Et puis il a pris une forme pas très catholique sur les flanc .

Valé se marre, c’est la 1ère fois qu’il est plus prévoyant que moi : il a une jante avec un pneu neuf, et son Pirelli SC2 s’use normalement.

Moi je ne sais pas si je pourrai rouler demain
En fin de journée nous sommes épuisés mais au anges ; quel circuit ! quelle journée bien remplie !
Nous avons fait 320 Km dans la journée, et cramé presque 40 litres d’essence chacun.

En fin de journée je fais le tour du parking et constate que tout le monde change ses pneus.
Coup de bol Claude me trouve un Supercorsa SC2 en 160 de large, qu’il avait pris au cas où pour l’ER6 de sa fille.
Il me le monte à la main le soir

Samedi 8 septembre : je remets les pendules à l’heure

Samedi 8 septembre, chaussé d’un boudin arrière neuf, je me présente en prégrille avec Valé à 9h00 pétantes, malgrés les courbatures.
Pas question de partir en retard et d’en louper une miette cette fois ci

On peut remarquer sur la photo que Valé (une fois de plus) a considéré inutile de contrôler la pression de ses pneus, donc qu’il n’a pas vu la creuvaison à l’arrière… nouvelle séance de changement de roue pour lui

Le personnel du circuit est peu habitué à une telle ponctualité (c’est déjà le sud ici), et nous attendrons jusque 9h15 (la fin du café)

Le jour est levé depuis peu, il fait frais, nous ne sommes que 2 à partir.

Un vrai bonheur…. … la piste pour nous tous seul pendant une bonne demi heure
Je suis Valé pour voir dans quelles portions il est plus rapide, et du coup son chrono ne tient pas longtemps : j’arrive assez vite à égaler son 1’45 »
Comme je suis bon prince je l’aide aussi en lui expliquant pourquoi sa trajectoire dans le double droit au bout de la ligne droite est toute pourrie. Mais bon, il n’améliore pas pour autant

Les séries du matin s’enchaînent, je retrouve Claude sur quelques tours avec l’ER6 de sa fille qui se propose de me montrer les traj’
Impressionnant la différence de vitesse… ça avance pas cette meule là
Par contre il se rattrappe dans les courbes, et encore il m’attend
Bon ok… là y’a du métier…disons que j’ai une certaine marge de progrés.

Un peu plus tard j’arsouille avec les gros cubes :

Un de nos voisin de parking emmène sa CB500 avec du gros gaz :

Mon pneu arrière se comporte bien.
Par contre le Metzeller neuf monté sur la moto de Valé a les même symptômes que le mien la veille. Ca vient donc du Metzeller Rensport, qui quoi qu’on en dise, n’est pas si identique que ça au Pirelli Supercorsa Pro. Cette fois ci c’est certain. Je continue à préférer les Pirelli.

On libère un peu la compression sur la machine de Valé et ça rentre à peu près dans l’ordre. On s’y est pris plus tôt que sur la mienne, ça tiendra.
Même inconvénient à assouplir l’arrière comme ça : l’effet pompe à vélo sur les irrégularités en courbe.

Après les pneus c’est au tour des plaquettes : remplacement sur les 2 kawettes qui commencent à nous coûter cher en consommables.

Puis vient la pause du midi et c’est encore pire que la veille pour la reprise ; il fait encore plus chaud, et nous sommes encore plus épuisés physiquement.
Bon on va pas se plaindre non plus hein ?

Valé explique à un de nos collègue comment on se fait humilier au freinage pas des Tokico 4 pistons qui marchent pas

.

Que du roulage plaisir pour finir cette 2nd journée. Les chronos ne s’amélioreront pas, par contre on enchaine les tours et on se fait plaisir.

Et puis à un moment arrive sur la piste un type sur une magnifique Ducati qui avionne et cloue tout le monde sur place.
C’est clair qu’il est rapide. Très rapide.
Par contre le gars a un comportement inhabituel ; c’est tout juste s’il ne pousse pas les débutants dans les courbes, il donne de grand coups de gaz derrière les attardés qui finissent par s’écarter et faire des bétises.
Il double Valé et peu après lève un poing rajeur…

Un comportement d’abruti de première quoi.

De retour dans le padock nous apprenons que le pilote en question est gracieusement invité à rouler avec nous (il a pas payé quoi…), et que ce Monsieur s’appelle David Muscat.
Je ne sais pas si sa majesté Muscat a été débutant un jour, mais son comportement ce jour là a été lamentable.

De nouveau quelques tours derrière Claude, cette fois ci sur sa 750 GSX-R (N°55).
Nous on est au taquet pendant que lui se retourne pour voir si on suit…

Je me délecte du grand gauche rapide et j’ai repéré le photographe. Je suis bien décidé à lui proposer mon meilleur profil. A chaque passage je force un peu plus pour chercher l’angle maxi jusqu’à sentir la moto glisser.

Sur plusieurs tours je me sors tellement de la moto que j’écarte le coude pour voir : le vibreur est lisse et en pente, ça devrait pas être loin de poser le coude !!!
En fait non : j’y arriverai jamais.
Par contre à jouer à faire le beau sur la photo je fini par me déconcentrer complètement ; j’oublie ma trajectoire et je me sort à l’extérieur de la coube dans les graviers.
Pas chuté mais c’est pas passé loin

Pendant ce temps là Valé continue de doubler tout ce qui roule, y compris cette malheureuse BM

Au bout de la ligne droite des stands, le gauche rapide, très cabossé, nous fait ressentir les limites des suspensions de nos vieilles machines :
Et en cas de sortie, les pneus ne sont pas loins

En fin de journée nous sommes épuisés physiquement comme jamais nous ne l’avons été :
environ 650 Km chacun. 160 litres d’essence pour les 2 machines, 2 pneus arrière, 2 jeux de plaquettes…
Les courbatures qui suivront devront vite s’effacer pour le dernier roulage au vigeant seulement 6 jours plus tard.

Les kawettes ont tournées comme des horloges. Ce moulin est réellement fabuleux, nos ZX-R de 12 ans n’ont pas à rougir face à beaucoup de 600 plus récentes.
Seules les parties cycle accusent le retard technologique.

Nous on a tranquillement continué à progresser , et surtout une nouvelle fois on a pris un gros panard dans ce roulage

MENTION SPECIALE :
Un IMMENSE MERCI à Juan GOMEZ (yapaphoto.juan@free.fr), le photographe qui a suivi ce roulage et qui m’a fourni la plupart des clichés utilisés pour ce CR
(c’est pour ça que pour une fois on a pratiquement que des photos de nous )
Non seulement Juan fait de belles photos, varie les angles, les techniques, mais c’est avant tout un motard, un type sympa, et contrairement à beaucoup de ses collègues il ne prend pas les pistards pour des tirelires ; il pratique des prix raisonnables

A l’année prochaine pour de nouvelles aventures avec (peut être) de nouvelles motos